La douleur de l'aiguille se répercuta comme un coup de fouet à travers toutes les veines de l'organisme, et la secousse le ramena à la réalité. Il serra les dents jusqu'à ce que la seringue se retire. Brys était assis et les hommes s'éloignaient de lui. Il avait un large sac à dos et voyait devant lui s'ouvrir la porte sur le vide. Lentement l'inertie, la gravité et le souffle de l'air qui s'échangeait entre le véhicule et l'extérieur finirent par l'attirer dehors, et il tomba dans le vide. Quatres choses lui vinrent en mémoire. Il s'appelait Brys. Il était prisonnier. Il était innocent. Il pourrait choisir entre une nouvelle vie sans mémoire ou une mort rapide en ouvrant ou non son parachute.
Le vent sifflait dans l'air et lui donnait comme une immense et infinie claque. Il eut un instant d'hésitation, voyant le sol s'approcher, puis ouvrit son parachute.
Seul, seul dans un vaste désert rocailleux... Vaste et sans fin ? Brys marchait, encore et toujours... Les distances semblaient sans fin. Le soleil frappant, assomant... Cette chaleur... Et l'épuisement ! Il n'en pouvait plus, chaque pas était un calvaire... Finalement, il tomba à genoux. Dans un regard incompréhensible, il regarda derrière lui... Le parachute était là. Il avait fait vingt mètres. Finalement, il s'effondra et perdit connaissance.